En France leurs premiers morceaux sont plutĂŽt passĂ©s inaperçus, mais dans leur pays d’origine, le Danemark, les Baby In Vain (Benedicte, Andrea et Lola) sont en passe de tout Ă©craser sur leur passage, avec leur rock rageur et lourd. De passage au festival by:Larm pour une prestation enflammĂ©e, on a recueilli quelques confidences de Lola.

On vous connait encore peu en France. Comment est né Baby In Vain ?
Benedicte et moi avions un groupe dĂšs 2010, puis nous avons rencontrĂ© Andrea via des amis communs. Quand elle nous a demandĂ©es si elle pouvait rejoindre le groupe, on a acceptĂ© sans hĂ©siter, nous nous sommes retrouvĂ©es la semaine suivant et avons commencĂ© Ă  jammer. Andrea est arrivĂ©e avec le nom de groupe parfait : celui qu’on porte aujourd’hui.

Votre premier album est attendu impatiemment chez vous. Que peut-on en attendre ?
Pour le moment on est toujours en phase d’écriture
 pour ĂȘtre franches on ne sait pas quoi en attendre nous-mĂȘme ! Les chansons sont pour l’instant assez variĂ©es mais fonctionnent bien ensemble. Et vous pouvez de toute façon attendre de la guitare massive et des harmonies vocales primitives
 et des percussions qui dĂ©foncent aussi !

Vous avez une réputation live impeccable. Comment vous chauffez-vous ?
On n’a pas de vraie routine ou de prĂ©paration du genre avant chaque concert. Par contre en gĂ©nĂ©ral on fait un hug collectif et on se balance un truc du genre « let’s kill this bitch ».

Quel est votre pire souvenir de live ?
Il y a eu quelques concerts vraiment foireux Ă  cause d’un son pourri, surtout quand on n’amĂšne pas nos propres amplis, obtenir un bon rĂ©sultat et faire sonner nos guitares devient un vrai challenge. On a aussi fait un concert vraiment ratĂ© Ă  Eurosonic, Ă  Groningen, aux Pays Bas. C’est comme si rien ne marchait et le public Ă©tait vraiment
 chiant. Enfin vers la fin on a dĂ©cidĂ© de faire le concert rien que pour nous et c’est devenu assez fou, comme on n’en avait rien Ă  foutre.

Vous ĂȘtes un groupe de rock constituĂ© uniquement de femmes. Vous avez dĂ©jĂ  subi les lois sexistes de l’industrie ?
Totalement, au dĂ©but en tout cas. Enfin personne n’a essayĂ© de nous faire mettre des vĂȘtements plus sexy mais ils voulaient qu’on devienne les nouvelles Runaways, tout le monde nous comparait constamment aux Runaways. Ca n’arrive plus jamais aujourd’hui, ce qui est trĂšs agrĂ©able.

Les femmes dans la musique indé sont souvent prises à tort pour des potiches ou de simples interprÚtes. Vous combattez cette image ?
On n’y pense pas trop, pour ĂȘtre honnĂȘtes. On ne se bat pas consciemment pour amĂ©liorer l’image de la femme dans le monde de la musique, mais le fait qu’on fasse les choses Ă  notre maniĂšre, qu’on Ă©crive, arrange, joue nous-mĂȘme, doit y contribuer un petit peu. Mais ĂȘtre dans un groupe uniquement composĂ© de femmes est Ă  la fois une bĂ©nĂ©diction et une malĂ©diction. Enfin ça nous est tombĂ© dessus, on ne l’a pas choisi. Notre page Discogs (site participatif de rĂ©fĂ©rencement de groupes, ndlr) nous dĂ©crit comme du “masculine rock”. Hahaha, j’aurais prĂ©fĂ©rĂ© qu’ils choisissent un autre adjectif !