Sortir un clip avec des gens tous nus est rarement un gage de qualitĂ© musicale (coucou Robin Thicke). Hier soir, au Nouveau Casino, les Erotic Market ont Ă©tĂ© l’exception qui confirme la rĂšgle, mĂȘme si on vient tout juste de l’inventer. Pourtant, niveau clip hot, les Lyonnais ne sont pas en reste. Dans la vidĂ©o du titre « Erotic Market », Marine Pellegrini chante face camĂ©ra tandis qu’un couple s’amuse bien en arriĂšre-plan, scĂšnes Ă©videmment censurĂ©es par Youtube. 

Envie de buzzer? De rĂ©veiller un peu l’assez dubesque Jarring Effects, leur label? Les Erotic Market y arrivent: pour fĂȘter la sortie de leur tout premier album, Blahblahrians, le quatuor a magistralement investit le Nouveau Casino. Et le plus beau dans l’histoire, c’est que la magie a opĂ©rĂ© Ă  un moment prĂ©cis et identifiable: pendant le titre « Blue Blue ». D’abord chantĂ© en a cappella, le morceau attaque les tripes avec ses longues nappes lancinantes. Au bout d’un ou deux minutes, les derniers bavards de la salle se sont pris des « chut » en pleine face. Pour le meilleur: alors que Marine Pelligrini s’amuse souvent avec un spoken word et une gouaille Ă  la M.I.A., son interprĂ©tation sur « Blue Blue » s’est faite jazzy, distinguĂ©e et fragile.

AprĂšs cela, elle pouvait embringuer le public oĂč elle voulait, du grandiloquent « Rumblin » Ă  tous pleins d’autres titres crados oĂč le R&B clashe avec la noise. Difficile de dĂ©finir les Erotic Market. Ils mĂ©langent basses sales, batteur bourrin, chanteuse trĂšs white-trash, prod’ puissantes: on n’avait jamais entendu une aussi originale et excellente tambouille.

Meilleur moment: une petit reprise de Nirvana. Vu et revu, mais jamais vraiment comme ça. 

Pire moment: avoir encore les oreilles qui bourdonnent presque 24 heures aprĂšs… Oui, Erotic Market doit s’Ă©couter fort. Mais quand mĂȘme…