Si la fĂȘte en mode clubbing s’est beaucoup dĂ©veloppĂ©e Ă  la montagne ces derniĂšres annĂ©es, c’est bien souvent sous la forme assez vulgaire de bars d’altitude oĂč l’on s’alcoolise en plein aprĂšs-midi toute la saison sur fond de house/EDM Ă  saxophone. L’horreur. Heureusement le Chamonix Unlimited Festival c’est tout le contraire. D’abord parce que c’est un Ă©vĂ©nement ponctuel, ensuite parce que la qualitĂ© musicale est au rendez-vous et enfin parce que Chamonix n’est pas l’une de ces stations usines aux pistes aseptisĂ©es mais bien l’un des plus beaux spots de ski au monde.

L’évĂ©nement, calquĂ© sur le modĂšle des Nuits Sonores – pas Ă©tonnant vu que l’on retrouve une partie de l’équipe derriĂšre – se proposait d’investir diffĂ©rents lieux de la vallĂ©e. Parfois urbains : la place centrale de la ville oĂč l’on retrouvait la chanteuse Jain, l’hĂŽtel des Aiglons ou encore une gare de tĂ©lĂ©cabine. D’autres fois en pleine montagne, dans des lieux aussi mythiques que le Grand HĂŽtel du Montenvers – qui surplombe la Mer de Glace – mais aussi sur les domaines skiables du Brevent et des Grands-Montets. Il devait Ă©galement y avoir une Boiler Room Ă  l’Aiguille du Midi Ă  3800 mĂštres d’altitude, hĂ©las annulĂ©e du fait du mauvais temps le vendredi. Accueillis par une mĂ©tĂ©o bien plus sympathique le week-end nous en avons profitĂ© pour tailler de belles courbes au pied du Mont Blanc, empruntant au passage des skis de la marque Black Crows qui co-organisait le festival. C’est vrai, on a du faire une croix sur les Ă©vĂ©nements de jour au Montenvers oĂč se produisaient entre autres Tale Of Us et Nina Kraviz, mais ceux qui ont dĂ©jĂ  empruntĂ© le tĂ©lĂ©phĂ©rique des Grands-Montets et skiĂ© du cĂŽtĂ© du glacier d’ArgentiĂšre nous pardonnerons.


© Studio Aldo Paredes

Partis pour nous dĂ©tendre ensuite Ă  une pool party organisĂ©e par Ultimate Ears nous fuyons devant une DJ EDM, seule fausse note de ce sĂ©jour. Nous reviendrons tout de mĂȘme barboter un peu plus tard pour les sets house et disco nettement plus sympathiques de Jabberwocky et Pain Surprises. Le soir, retour aux Grands Montets pour rejoindre cette fois une gare de stockage de tĂ©lĂ©cabines au pied des pistes. Le samedi on s’enthousiasmait sur le set techno/acid house ponctuĂ© de classiques 90’s – Envoy « Dark ManƓuvres Â», Bam Bam « Where’s Your Child Â» – servi par Kosme et Bambounou. Un peu moins sur l’autoroute de Chris Liebing, mais on s’y attendait. Le dimanche Ă©tait consacrĂ© au label Ellum avec le live d’Agents of Time et le DJ set de Gardens of God chacun dans un registre de house assez musclĂ©e et froide qui collait parfaitement Ă  l’endroit. Le boss du label Maceo Plex concluait cette derniĂšre soirĂ©e avec un set tek-house et techno ponctuĂ© de sympathiques phases Ă©lectro. Alors que certains poursuivaient la nuit dans l’un des clubs de la ville, nous rejoignons notre hĂŽtel Ă©puisĂ©s par deux journĂ©es de ski et de danse. Un week-end intense et sportif, Ă  l’image de Chamonix.