MalgrĂ© son nom, le Looping festival n’est pas un regroupement d’amateurs de montagnes russes. C’est plutĂŽt un grand huit de musique permettant de redĂ©couvrir les « figures Ă©lectroniques » de Montreuil. C’était surtout l’occasion pour nous de dĂ©couvrir la salle de La Marbrerie. Nouveau lieu culturel de la ville de banlieue parisienne, elle accueillait trois des quatre Ă©vĂ©nements du festival – le dernier se dĂ©roulant au Chinois, autre lieu emblĂ©matique de la commune. RĂ©cit d’une histoire d’amour naissante avec ce lieu.

Looping Festival Vendredi

SoirĂ©e pop vendredi avec le concert de Buvette, poulain de Pan European Recordings. DĂ©but des hostilitĂ©s : 20h30. On arrive un peu plus tard, mais bien dĂ©cidĂ© Ă  dĂ©couvrir ce que donne le nouvel album du Suisse en live. La premiĂšre Ă©tape Ă©tait pourtant de trouver le lieu, un exercice pas si facile quand la porte de la salle est si bien cachĂ©e. Un encart sobre Ă  son nom au dessus de la porte, un vigile Ă  l’entrĂ©e, rien de plus ne peut permettre de comprendre que ce cache dans cette rue tranquille une salle de concert. Mais une fois entrĂ© dans la salle, la surprise est totale. L’endroit ne semble pas complĂštement terminĂ© : les murs sont bruts, autant que le sol, la rambarde Ă  l’étage n’est constituĂ© que de grillage de chantier et les poutres apparentes au plafond donnent au lieu du caractĂšre. En fait, il y a un sentiment d’interdit, on se sent cachĂ©, libre. Sur scĂšne, Buvette rĂ©gale. AccompagnĂ© de son groupe – trois musiciens -, il prĂ©sente principalement son album Elasticity, dĂ©voilĂ© quelques jours plus tĂŽt. Une musique chaleureuse qui rĂ©chauffe la salle et le public. On danse sans soucis chantonnant sur ces musiques entrainantes. On gardera longtemps en tĂȘte son morceau « Smoke Machine Control / SMC » qui servira de final Ă  ce concert dĂ©bordant d’énergie.

La Mverte prend la suite, pour un joli concert. Son arrivĂ©e modifie l’ambiance de la salle, rendue si chaleureuse par l’ambiance pop de Buvette, cette grande piĂšce prend des allures troublantes. Il faut dire que la musique du Parisien y est pour beaucoup. InspirĂ© par l’univers des films d’horreur, il assume le cĂŽtĂ© saisissant de sa musique en distillant Ă  mesure que la soirĂ©e avance des sonoritĂ©s de plus en plus intrigantes mais toujours dans le but de faire bouger la foule. Un exercice qu’il maitrise puisqu’on remuera en rythme jusqu’au bout de la soirĂ©e. On en profitera aussi pour boire des mojito et caipi, le bar de la salle offrant un mĂ©lange entre les prix de la ville et ceux de Paris. L’ambiance Ă  la cool permet aussi beaucoup de discussions. Autre spĂ©cificitĂ© tendant Ă  rendre ce lieu d’autant plus branchĂ©, un photomathon est gratuitement mis Ă  disposition du public, il sera Ă©videmment pris d’assaut comme les tables Ă  l’Ă©tage oĂč l’on Ă©change entre amis.

Le samedi offre une plongĂ©e dans un univers beaucoup plus underground tant musicalement qu’au niveau de la population. On se rend compte du rĂŽle important de l’éclairage de la salle qui joue beaucoup Ă  rendre l’endroit sympathique : chaleureux hier grĂące Ă  des lumiĂšres jaunes, il est beaucoup plus sombre aujourd’hui. Niveau musique, le live du duo Syracuse ajoute encore au mystĂšre de la salle avec une musique trĂšs expĂ©rimentale qui vire rapidement au vrai coup de cƓur. Inventifs, ils offrent un petit cĂŽtĂ© Crystal Castles en moins tourmentĂ©. Surtout, on reconnait le bruit caractĂ©ristique des synthĂ©tiseurs qu’ils utilisent afin de transformer des chansons connues, les travaillant juste assez pour qu’on s’interroge toute la soirĂ©e en essayant de retrouver l’original de façon certaine. Gordon offrira en retour un DJ set moins original, mais tout aussi entrainant et nous mĂšnera sans mal vers la fin de soirĂ©e.

Looping Festival Dimanche

Dernier jour et derniĂšre transformartion, le dimanche sera vouĂ© Ă  la dĂ©tente. Le DJ-set rayonnant de Pain Surprises Records illumine cette journĂ©e pourtant mal dĂ©butĂ©e avec un ciel grisĂątre. A l’abri, derriĂšre les murs de la Marbrerie, on dĂ©couvre les tables colorĂ©es, les wraps de fruits et notre passion pour le ping-pong. Plus de techno froide mais les rires des enfants, qui font du hula hoop ou de la trottinette. S’il y avait certes moins de monde qu’à l’occasion des prĂ©cĂ©dents Ă©vĂ©nements, on aura pu encore mieux profiter des lieux pour un final plaisant. Parfait avant d’affronter un lundi d’octobre.

Meilleur moment : Buvette en live !

Pire moment : La poussiĂšre de ciment qui nous colle Ă  la peau.