La derniĂšre fois qu’on vous parlait de Tepr, c’Ă©tait pour son trĂšs bon remix du titre « Holding On » de JĂ©rĂ©mie Whistler qui figure d’ailleurs sur l’EP du chanteur sorti en novembre dernier. AprĂšs avoir laissĂ© sa carriĂšre solo entre parenthĂšse pour se consacrer Ă  d’autres projets, comme son investissement avec Yelle ou dans l’Ă©quipe live de Woodkid, Tepr revient avec un nouvel EP que beaucoup attendaient.

Hypnotease sort sur Partyfine le 25 mai et deux morceaux ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©s lundi soir: « Hypnotease » et « Never Be The Same ». Le titre « Hypnotease » est d’ailleurs disponible lors de la prĂ©-commande de l’EP sur ce lien. Pour ceux qui ont envie de voir Tepr et ses copains de Partyfine, une release party aura lieu le 28 mai au Wanderlust avec Yuksek, Myd, Boston Bun et Dactylo.

Nous avons profitĂ© de ce retour soudain pour aller Ă  sa rencontre et lui poser quelques questions. Avant de lire l’interview, nous vous proposons de lancer l’Ă©coute de la mixtape prĂ©parĂ© par Tepr qui vous mettra rapidement de bonne humeur.

Pendant quelques annĂ©es, tu Ă©tais un peu l’homme de l’ombre derriĂšre Yelle ou Woodkid. Ca te fait quoi de revenir devant les projecteurs, tu apprĂ©hendes un peu ?

Avec Yelle je n’étais pas vraiment « homme de l’ombre ». Nous avions dĂ©cidĂ© de nous prĂ©senter comme un groupe Ă  partir de la sortie de Safari Disco Club. Nous faisions tout ensemble, on Ă©crivait, on jouait, cela nous semblait logique. Avec Woodkid c’est diffĂ©rent, j’ai simplement accompagnĂ© Yoann aux machines sur le dĂ©but de sa tournĂ©e, je n’étais pas en studio pour l’album. Dans les deux cas, personne ne m’a fait de l’ombre. Ne pas sortir de musique en tant que Tepr pendant un moment Ă©tait un choix personnel. L’aventure avec Yelle Ă  durĂ© 5 ans, avec deux albums et deux tournĂ©es mondiales. C’était trĂšs intense et assez incroyable, je ne pouvais pas le faire qu’Ă  moitiĂ©. Suite Ă  ça, J’ai voulu faire de nouvelles expĂ©riences, me remettre Ă  Ă©crire pour moi. J’avais aussi envie de me reposer. Quand je suis parti du groupe, Julie et Jean-François (Yelle et GrandMarnier) ont tout de suite compris et m’ont encouragĂ©. C’est chouette de revenir, surtout avec des titres dont je suis fier. Je n’ai pas d’apprĂ©hension, je suis un peu plus vieux donc plus dĂ©tendu quant aux avis extĂ©rieurs.

Sur cet EP, notamment sur le titre « Be My Date », tu utilises ta voix. Est-ce le fait d’avoir collaborĂ© avec des artistes chanteurs qui t’a donnĂ© envie de le faire?

C’est sĂ»r que l’aventure avec Yelle m’a ouvert les yeux sur l’écriture pop. J’ai compris Ă  quel point c’était un art plein de contraintes et qu’il Ă©tait difficile d’écrire une bonne chanson. J’ai utilisĂ© ma voix sur l’EP car je voulais simplement ajouter un Ă©lĂ©ment de fragilitĂ© et rendre les titres plus personnels.

Y a-­t­-il eu un fil conducteur pour cet EP ?

Pas vraiment, mais mon Ă©criture tourne toujours autour des mĂȘme sujets, l’amour, la jeunesse, la musique, le passage Ă  l’ñge adulte… Ca crĂ©e donc une atmosphĂšre, et ça « type » donc cet EP. Je voulais revenir Ă  une Ă©criture plus simple et arrĂȘter de me prendre la tĂȘte sur le cĂŽtĂ© technique de la production, qui m’a souvent desservi d’un point de vue artistique.

En l’Ă©coutant, on a eu envie de danser mais pour autant, ce n’est pas un EP conçu uniquement pour les clubs car on peut l’Ă©couter entre potes tranquillement. Est­-ce qu’on peut dire qu’il a plusieurs personnalitĂ©s ?

L’EP est trĂšs mĂ©lodique, pop. Ca facilite une Ă©coute domestique. La sĂ©lection des titres reflĂšte une partie de mes influences. J’ai toujours Ă©tĂ© un producteur plutĂŽt versatile et ça a ses qualitĂ©s mais aussi ses dĂ©fauts. La musique Ă©lectronique est une musique de citation, il faut profiter de cela. On peut tantĂŽt utiliser un Ă©lĂ©ment Ghetto, House, Funk, Electronica ou Rap lorsqu’on compose, mais il faut faire attention Ă  ne jamais perdre le fil conducteur, qui donne la touche personnelle. Au final, ça donne ce cĂŽtĂ© hybride au EP qui fait que tu peux l’écouter chez toi ou en club. 

Ton EP sort sur Partyfine, le label de Yuksek. Comment ça s’est fait ? Vous vous connaissez depuis longtemps ?

Je connais Pierre depuis presque 10 ans. On s’est beaucoup croisĂ©s mais sans jamais prendre le temps de vraiment discuter. Il m’a invitĂ© dans son studio Ă  Reims en dĂ©cembre dernier, pour Ă©couter mes tracks. On s’est rendus compte qu’on avait la mĂȘme approche de la musique, le cĂŽtĂ© pop et mĂ©lodique. Suite Ă  cette aprĂšs-midi, il m’a proposĂ© de sortir un EP sur Partyfine.

Quel point de vue as-­tu sur la scÚne électronique actuelle en France ?

La scĂšne actuelle est trĂšs excitante et trĂšs riche. Des styles musicaux que je ne pensais jamais revoir reviennent au goĂ»t du jour comme l’Abstract Hip-Hop avec Superpoze, la techno redevient trĂšs dure, Ă  la limite de la Hardtech de Free-Party mais Ă  la sauce 2015, avec plus de subtilitĂ© et de la recherche sonore. La DJ Parfait est un bon exemple de ce retour. Je suis aussi ce que font les Club Cheval. Ce collectif fait du bien Ă  la scĂšne française, ils me surprennent en permanence, j’adore « From the basement to the roof ». J’attends leur album avec impatience.

Quelle est ta derniÚre bonne découverte musicale ?

Le français ClĂ©ment Bazin, qui regarde en mĂȘme temps vers l’Angleterre et les USA. Il produit un Hip-Hop instrumental qui pioche dans la Nu Soul, la House et le Jersey Club. TrĂšs vaporeux et addictif.

On imagine que tu vas beaucoup tourner pour la promo de l’EP et d’ailleurs ça commence le 28 mai pour une relase party au Wanderlust. Quel est l’endroit oĂč tu apprĂ©cies le plus de jouer ? Ou mĂȘme, l’endroit oĂč tu rĂȘverais de jouer ?

Je ne suis pas vraiment fĂ©tichiste des endroits mais plutĂŽt des ambiances. Par exemple, j’aime jouer dans les soirĂ©es organisĂ©es par Dactylo. Que ce soit dans une salle gigantesque ou un petit club, elle saura toujours en tirer le meilleur et donner un vrai sens au mot « fĂȘte » . Elle prend possession d’un lieu et le rend magique. C’est un don trĂšs rare, qu’avait notamment Fabrice Emaer Ă  l’époque du Palace. (C’est d’ailleurs l’endroit oĂč j’aurais rĂȘver de jouer).

 Ci-dessous, les deux premiers titres en Ă©coute.