No joke ! Ce 1á”‰Êł avril, Skrillex a sorti son nouvel album, F*CK U SKRILLEX YOU THINK UR ANDY WARHOL BUT UR NOT!! <3 —un projet solo surprise de 34 tracks, Ă  mi-chemin entre DJ set et DJ tools.

Pour une grande partie de ceux qui sont nĂ©s dans les caissons de basses de la scĂšne dubstep, un projet de Skrillex est un jour Ă  marquer d’une pierre blanche, un mini-Ă©vĂ©nement. La preuve avec la sortie inattendue de F*CK U SKRILLEX YOU THINK UR ANDY WARHOL BUT UR NOT!! <3 (FUS), ce 1á”‰Êł avril.

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Sur Instagram, les likes pleuvent, un peu comme les emojis de soutien de Four Tet en commentaire. Le Kaiju, DJ et producteur français, rĂ©sume magnifiquement l’effet de cet album : « De l’adolescence Ă  l’ñge adulte… toujours aussi enthousiaste. »

L’émoi est lĂ©gitime ; le LP, titanesque. Ces 34 titres marquent la fin de son aventure avec Atlantic Records, aprĂšs presque 15 ans Ă  leurs cĂŽtĂ©s — une pĂ©riode qui a vu naĂźtre ses plus grands classiques, de « Bangarang » Ă  « Rumble » « Jack ĂœÂ«Â . Si Quest For Fire et Don’t Get Too Close en 2023 affirmaient dĂ©jĂ  une mutation hybride entre bass music sous stĂ©roĂŻdes et inflexions hyperpop, ce nouvel album est un condensĂ© de toutes les inspirations qui l’ont fait remonter sur scĂšne.

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FUS joue sur une tension agressive qui vient titiller l’oreille avec cette patte « Skrillexienne » reconnaissable entre mille : basses rampantes, percussions dĂ©structurĂ©es taillĂ©es au scalpel, vocoder et auto-tune comme outils de modulation organique.

Ici, l’album en entier :

On y retrouve un Ă©ventail de collaborations d’une hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© savamment orchestrĂ©e : Boys Noize et son grain analogique saturĂ©, JĂłnsi et son timbre vaporeux, Dylan Brady (moitiĂ© de 100 gecs) et son maniĂ©risme hyperpop maximaliste, ou encore Wuki et Starrah, qui injectent une tension urbaine syncopĂ©e Ă  l’ensemble. Toutes les personnes ayant contribuĂ© Ă  l’album sont mentionnĂ©es sur le dernier track, « AZASU », comme un big up crashĂ© fiĂ©vreusement par un MC. FUS n’est ni un album de bass music au sens classique, ni une simple relecture du club contemporain : c’est une mosaĂŻque de dĂ©mos et d’expĂ©rimentations, digne d’un pack de samples ou de DJ tools.

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L’annonce de ce disque coĂŻncide avec une prise de libertĂ© : Skrillex avait rĂ©vĂ©lĂ© sur Twitter son intention de quitter l’industrie des majors aprĂšs cette ultime sortie sous Atlantic.« L’industrie c’est comme la politique, elle est conçue pour ĂȘtre presque impossible Ă  comprendre », Ă©crivait-il, dĂ©nonçant les piĂšges du business de la musique. Cette posture d’indĂ©pendance se ressent jusque dans le disque : FUS embrasse une esthĂ©tique DIY dans son exĂ©cution, privilĂ©giant la spontanĂ©itĂ© Ă  la perfection trop lĂ©chĂ©e, le chaos contrĂŽlĂ© Ă  la linĂ©aritĂ© radio-friendly. MĂȘme esprit festif et fourre-tout jouissif qu’on avait pu voir lors de son passage au Sziget Festival l’Ă©tĂ© dernier.

Plus qu’une bonne surprise, FUS est Ă  la fois une manifeste et une boĂźte Ă  outils des sonoritĂ©s qu’on retrouvera, sans aucun doute, dans plus d’un track ces prochaines annĂ©es.

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